Hiver Arctique. (Arnaldur INDRIDASON)

Le corps d'un petit garçon était couché dans la neige lorsque la voiture d'Erlendur est arrivée au pied de l'immeuble de banlieue, en cette fin d'après-midi glaciale de Reykjavik. II avait douze ans, rêvait de forêts, ses parents avaient divorcé et sa mère venait de Thaïlande, son grand frère avait du mal à accepter un pays aussi froid. Le commissaire Erlendur et son équipe n'ont aucun indice et vont explorer tous les préjugés qu'éveille la présence croissante d'émigrés dans une société fermée. Erlendur est pressé de voir cette enquête aboutir, il néglige ses autres affaires, bouscule cette femme qui pleure au téléphone et manque de philosophie lorsque ses enfants s'obstinent à exiger de lui des explications sur sa vie qu'il n'a aucune envie de donner. La résolution surprenante de ce crime ne sortira pas Erlendur de son pessimisme sur ses contemporains. Dans cet impressionnant dernier roman, Indridason surprend en nous plongeant dans un monde à la Simenon. Il a reçu pour ce livre et pour la troisième fois le prix Clé de Verre du roman noir scandinave.
Dans Hiver Arctique, Erlendur doit élucider le meurtre d'un petit garçon thaï qui a été poignardé. Il est très vite confronté aux préjugés vis à vis des émigrés, aux relations profs-élèves, à la difficulté d'adaptation à l'Islande quand on vient de Thaïlande ...
Parallèlement, Erlendur enquête sur la disparition d'une femme trahie pas son mari, il est toujours aux prises avec ses vieux démons (la mort de son jeune frère) et pour parfaire le tout, sa supérieure qu'il admire est en train de mourir d'un cancer. Un Erlendur pas au mieux de sa forme mais toujours aussi attachant, une enquête complexe et déroutante, des adjoints efficaces et un final au goût amer font de cet Hiver arctique un très bon polar. L'Islande rude et hostile renforce la noirceur de l'histoire. J'ai beaucoup aimé !